28/08/2025
Un article fort intéressant a été publié hier par le média, The Conversation France (l'expertise universitaire, l'exigence journalistique)
Si William Acker, à travers son ouvrage "Où sont les gens du voyage ?" avait cartographié les aires d'accueil sur le territoire national en en montrant la proximité avec des lieux pollués, malodorant ou pouvant être dangereux (centrale nucléaire, déchèterie, usine, station d’épuration, etc.), ici, Conversation va plus loin et s'appuie sur une étude publiée par Naturecities pour démontrer la réalité statistique et derrière, probablement, une volonté économique et politique de discriminations environnementales...
Un article fort intéressant a été publié hier par le média, The Conversation France (l'expertise universitaire, l'exigence journalistique)
Si William Acker, à travers son ouvrage "Où sont les gens du voyage ?" avait cartographié les aires d'accueil sur le territoire national en en montrant la proximité avec des lieux pollués, malodorant ou pouvant être dangereux (centrale nucléaire, déchèterie, usine, station d’épuration, etc.), ici, Conversation va plus loin et s'appuie sur une étude publiée par Naturecities pour démontrer la réalité statistique et derrière, probablement, une volonté économique et politique de discriminations environnementales...
Dans un premier temps, on apprend que :
"En France, depuis la loi du 5 juillet 2000, dite loi Besson, la participation à l’accueil des gens du voyage est obligatoire pour les communes de plus de 5 000 habitants. Mais cette nécessité est, dans les faits, peu respectée. Les derniers chiffres officiels de la DIHAL font état des éléments suivants : seuls 12 départements sur 95 respectent les prescriptions prévues par leur schéma."
Et puis les statistiques tombent :
"Les aires sont concentrées dans les communes les plus exposées aux nuisances environnementales…"
"55 % des communes accueillant une aire abritent une usine très polluante, contre 34 % des communes qui n’en accueillent pas. Concernant les déchetteries, ces proportions s’élèvent à 64 % et 47 %, respectivement."
"Par ailleurs, les communes dans lesquelles la valeur locative des logements (qui reflète le prix du marché) est plus élevée sont moins susceptibles d’accueillir une aire."
"Les zones autour d’une aire ont trois fois plus de probabilité d’être à proximité d’une déchetterie (moins de 300 mètres) et plus de deux fois plus de probabilité d’être à proximité d’une station d’épuration ou d’une autoroute (moins de 100 mètres). Elles ont aussi 30 % de risque supplémentaire d’être proches d’un site pollué et 40 % d’être à proximité d’une usine classée Seveso (présentant un risque industriel)."
"les aires sont souvent implantées là où les loyers sont bas et l’accès aux services publics limité. "
"Au final, il est plus que probable que les discriminations environnementales que nous documentons résultent d’une combinaison de stratégies d’exclusion délibérées et d’objectifs de réduction des coûts."
Jérôme Gaillard, chargé de communication de l'Association Régionale Gens du Voyage - Gadjé de BFC
Article à retrouver ici : The Conversation
Photo d'illustration : Pixabay